La sagesse d'Epictète

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  • Le 12/06/2013

La psychologie moderne redécouvre parfois (ou souvent) ce que les anciens avaient déjà préssenti.

 

Voici, par exemple, deux extraits des sentences du philosophe grec Epictète (né en 50, mort vers 125-130; pour consulter l'article Wikipédia à propos d'Epictète, cliquez ici):

 

Parmi les choses qui existent, certaines dépendent de nous, d'autres non [...]

dès qu'une image viendra te troubler l'esprit, pense à te dire:

"Tu n'es qu'une image, et non la réalité dont tu as l'apparence."

Puis, examine-la et soumets-la à l'épreuve des lois qui règlent ta vie:

avant tout, vois si cette réalité dépend de nous ou n'en dépend pas;

et si elle ne dépend pas de nous, sois prêt à dire: ''Cela ne me regarde pas"

(Epictète, Le Manuel)

 

 

De fait, ce qui vient nous "troubler l'esprit" est moins l'événement lui-même (la "réalité") que l'interprétation que nous en donnons, c'est-à-dire l' "image" que nous nous en  forgeons. La psychologie moderne montre en effet que nous produisons constamment des pensées sur les événements, sur le monde, les autres, nous-mêmes, etc. Sans nous en rendre bien compte, nous interprétons et commentons en permanence ce que nous sommes en train de vivre, ou ce que nous avons vécu (ruminations) ou encore ce que nous allons vivre (anticipations). Ces pensées traversent notre esprit, sans que nous en prenions toujours bien conscience, et peuvent nous "troubler", susciter en nous de la tristesse, de l'anxiété, de la culpabilité, etc.

Repérer ces pensées, qui nous troublent, et leur répliquer: "Tu n'es qu'une image, et non la réalité dont tu as l'apparence", comme le préconise le philosophe, est une bonne mesure de "santé mentale", pour se protéger d'un stress inutile et préserver un rapport plus objectif à la réalité. Ce conseil d'Epictète, que chacun peut appliquer pour soi-même, beaucoup de thérapeutes aident leurs patients à le mettre en oeuvre, notamment dans la "thérapie cognitive".